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02/03/2020

Philippe Doussy : "Dans mon travail, s’il y a quelque chose qui amène le 0.01%, je le fais."

Philippe Doussy est arrivé cette saison au Racing 92 pour renforcer le staff du club. Après un parcours en club qui l'emmène jusqu'en 1re division, il découvre le métier d'entraîneur en Italie avant de revenir en France et notamment au service de l'équipe de France. Découvrez son rôle au sein des Ciel et Blanc et sa vision des skills.

Bonjour Philippe, peux-tu te présenter rapidement ?
Je suis Landais d’origine et j’ai commencé le rugby dans le club de Soustons. J’étais un demi de mêlée buteur et j’ai joué à Tyrosse, Périgueux, Montauban avant de terminer ma carrière de joueur en Italie. Je suis resté là bas et j’ai commencé ma carrière d’entraîneur. La passion d’entraîner m’a pris et j’étais confronté à deux écoles, la Française et l’Italienne. Je me demandais tout le temps quelle vision était la meilleure. Cela a enrichi mes convictions dans le rugby avec ma philosophie.

Et maintenant tu mets ton savoir au service du Racing 92, quel est ton rôle ?
Je suis arrivé cette saison et pour moi le Racing 92 est un club qui représente beaucoup. C’est un club visionnaire et ambitieux, qui fait des choses qui sortent de l’ordinaire avec le stade, le centre d’entrainement et un effectif de qualité pour avancer. Je suis en charge de la technique individuelle, le jeu au pied – celui des buteurs, sorties de camp, kicking game et la stratégie de jeu au pied sur les coups d’envoi.

Tu as la réputation d’être un entraîneur apprécié des joueurs avec des méthodes de travail atypiques, comment imagines-tu tes exercices ?
Il est très important de rester soi-même en tant qu’entraineur. J’ai des convictions, un club fonctionne comme une entreprise : le climat de travail est le plus important entre les 40 joueurs et les 20 membres du staff. Nous avons la chance au Racing 92 de travailler dans des conditions optimales. Le directeur du rugby, Laurent Travers nous laisse des libertés, il a confiance en nous. Nous possédons chacun nos sujets de compétence : cette complémentarité rend notre staff précieux. Les joueurs sont comme des enfants, il faut les surprendre, il faut leur faire comprendre, les inciter à passer des caps, leur donner envie d’aller plus loin pour qu’ils ne restent pas figés, rigides. Dans mon travail, s’il y a quelque chose qui amène le 0.01%, je le fais.

Comment travaillez-vous avec l’ensemble des membres du staff et notamment avec Mike Prendergast en charge de l’attaque des Ciel et Blanc ?
On a la chance avec Mike d’avoir travaillé 3 ans ensemble à Grenoble avant d’arriver au Racing 92, donc on se connaît par cœur, nous avons de très bons rapports. C’est une arme en plus pour le club, il y a des automatismes qui se créent. Nous sommes toujours en symbiose… nos bureaux sont même côte à côte !

En quoi consistent exactement les skills ? Est-ce uniquement un travail individuel ou est-ce aussi un travail collectif ?
Dans le sport, dans la vie, il y a toujours une formulation magique qui va rester pendant 10 ans. Dans le rugby en ce moment c’est le mot « skills ». Comme en cuisine… pour une recette de mayonnaise par exemple : il y a différentes recettes et de multiples façons de s’en servir. Mais cela veut tout dire et rien dire. Il faut connaitre la vision du club, le projet de ton équipe pour savoir si c’est une priorité. Au Racing 92, nous avons l’ambition d’être une équipe joueuse donc  nous nous concentrons sur la technique individuelle, l’adresse, la prise de balles hautes. Le joueur de rugby moderne doit être très polyvalent, : du pilier à l’arrière, il doit savoir courir, faire des passes longues à haute vitesse… tout cela implique un travail de fond. Les skills se définissent en trois phases, le joueur et le ballon, le joueur avec ses coéquipiers et le joueur dans les situations de jeu.
Comme pour un joueur de foot ! Cristiano Ronaldo, tous les matins fait ses jongles. Un joueur de rugby doit faire la même chose et répéter ses gammes quotidiennement, c’est son outil de travail. Plus je le touche, plus je domine le ballon, plus j’aurai les rebonds pour moi.

Après un début de saison difficile lors de la période de la Coupe du Monde, le Racing 92 a enchaîné les bons résultats avec peu de défaites. Comment a évolué votre travail pour faire évoluer les résultats ?
Le club a démarré la saison sur de nouvelles bases : un nouveau staff, un projet de jeu différent – avec un effectif renouvelé amputé des joueurs internationaux  – Cela a été dur de trouver rapidement des repère. Cependant, la marge entre les bons résultats et les résultats moyens est très fine… il nous a manqué peu de chose en début de saison. Une dynamique positive a été enclenché avec le retour des internationaux  ! Le plus dur est de confirmer et tenir jusqu’à la fin.

Le Racing 92 est la 3e attaque du TOP14, est-ce une petite récompense pour tous les deux avec Mike Prendergast ?
Nous ne somme pas là pour avoir des objectifs personnels, l’important est que le club gagne. Par rapport à la philosophie du club, si on veut être une équipe joueuse et ambitieuse, les joueurs s’y retrouvent et ça passera par une bonne attaque. Avec notre système de jeu on essaye de l’optimiser avec le profil de nos joueurs – comme dans le football quand les clubs choisissent un 4-4-2, 4-3-3 ou 4-2-3-1 !

Tu parles beaucoup du football, c’est dû à ton passé en Italie ?
Je suis multisports, comme j’ai habité en Italie je m’intéresse beaucoup au football . J’ai un ami qui entraîne au Milan AC, et un autre à l’Atalanta Bergame qui m’a déjà invité à entraîner avec lui. Le football c’est puissance 10 donc c’est intéressant. Je suis aussi allé aux États-Unis pour étudier l’entraînement et le travail effectué en football américain, j’ai aussi observé les biathlètes en Championnat du Monde.

Vous avez donc appris un peu de chaque sport en vous inspirant de toutes ces cultures, toutes ces visions d’entraîneur avec chaque problématique notamment en lien avec un objet et un ballon. Vous essayez de vous l’approprier pour le rapporter au rugby ?
Je le vis, entre le dire et le vivre, il y a un décalage. Je regarde les approches, j’échange beaucoup avec les entraîneurs et puis j’analyse après si je peux l’adapter au rugby. Est-ce que cela apporte quelque chose, oui, non, peut-être ? Si je vois un intérêt, j’y vais à fond.

Après un mois de Février avec des rencontres très importantes, une pause internationale arrive avant l’enchaînement des matches jusqu’au mois de juin. Est-ce une période propice pour le travail des skills ?
Le gros du travail est fait, on conforte ce qui a été travaillé. Après ce match de La Rochelle, nous avons atteint le haut du classement. Nous avons une petite coupure lors de la trêve, avant 3 mois à fond jusqu’à fin Juin pour atteindre les objectifs du club. On aura le temps de se reposer après. Nous jouons au rugby pour ressentir ces émotions.. cela va être dur pour nous mais on a signé pour ça !

Si un joueur de rugby amateur lit cette interview, quels conseils lui donneriez-vous pour améliorer sa technique et ses attitudes à son poste ?
Il y a une loi, c’est être humble et travailler. Si on respecte ces deux mots clés, on progressera toujours et avec la confiance, on ne connaît plus ses limites.

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