Racing Actu

06/09/2019

Yannick Nyanga : " Evoluer en gardant nos grands principes "

Après ce début de saison moyen avec une défaite et une victoire, toutes les deux à domicile, Yannick Nyanga, Directeur Sportif du Racing 92, fait le point sur les ambitions du club au sortir d’une saison plutôt décevante.

Yannick, la saison dernière a été contrastée avec deux défaites à domicile en quart de finale (contre Toulouse en Coupe d’Europe et La Rochelle en championnat), comment expliquez-vous ces échecs dans les matchs couperets ?

Je n’explique pas trop ces échecs car sinon on aurait fait en sorte de ne pas perdre ces matchs couperets. Je pense que notre début de saison a été une petite illusion, nous avons rapidement obtenus de bons résultats avec des victoires à l’extérieur (à Toulon dès la première journée avec bonus offensif) alors qu’à la base nous étions une équipe en reconstruction.
En effet, l’équipe qui a terminé la saison 2017/2018 était une équipe arrivée à maturité, au top de son niveau, et sans quelques coups du sort nous aurions pu remporter un petit peu plus de titres. La perte de joueur importants comme Dan Carter par exemple a été compliquée à gérer malgré le fait qu’ils ont été remplacés par des joueurs à très forts potentiels.
Tous ces éléments nous amenaient à nourrir beaucoup d’espoirs l’année dernière alors qu’il y avait des signes forts comme les défaites à domicile contre Clermont ou Lyon.

L’équipe est donc en reconstruction depuis la saison dernière ?

Oui, l’équipe est toujours en construction puisque la saison dernière ne peut pas être considérée comme aboutie. Quand les matchs se passaient bien nous étions capables de gagner assez largement mais dès que ça devenait difficile, nous avions un peu de mal à trouver les ressources mentales et tactiques pour faire basculer tout ça du bon côté. Et je pense que le symbole fort reste ce quart de finale contre Toulouse que nous perdons alors que nous avons joué la majeure partie de la rencontre en supériorité numérique alors qu’en 2016 nous sommes champions de France dans une situation contraire.
La saison dernière apparait donc comme une saison de transition, ceux qui veulent voir le verre à moitié vide diront que c’est une déception car nous n’avons pas été plus loin lors des phases finales alors que ceux qui voient le verre à moitié plein diront que c’est encourageant pour la suite avec ce contexte de transition.

Après cette saison sans titre, quels sont les objectifs du club ?

Les objectifs lorsque nous sommes au Racing 92 sont forcément élevés, les joueurs rêvent de gagner des titres et travaillent toute l’année pour cela. En revanche cette année le contexte est encore une fois particulier : nous devons par exemple nous passer de 10 de nos joueurs – et pas des moindres – qui seront à la Coupe du Monde pendant les 8 premiers matchs de l’année de Top 14.
Dans ce championnat, certaines équipes sont moins impactées que d’autres, il nous sera alors plus facile de définir clairement les objectifs de la saison après cette période de coupe du monde.
En revanche, la priorité reste bien évidemment dans un premier temps de se qualifier pour les phases finales que ce soit en Top 14 ou Champions Cup.

Cet été, il y a eu des départs dans le staff avec notamment celui de Laurent Labit. Comment le club s’est-il réorganisé à l’intersaison ?

Nous avons essayé de nous servir du départ de Laurent Labit pour ne pas repartir exactement dans le même schéma. Ce qui est compliqué dans le sport de haut niveau, c’est la remise en question. Avancer constamment en changeant certaines choses et trouver de bons ressorts pour être le plus motivé et efficace possible.
On a donc choisi de changer un petit peu notre manière et faire et notre organisation.
Laurent Travers est désormais seul aux manettes en tant que Directeur Général du Rugby.
Mike Prendergast nous a rejoint pour prendre en charge du jeu de ¾ et de l’animation offensive.
Philippe Doussy s’occupe des skills, secteur sur lequel nous avons décidé d’accentuer notre travail car il est pour une composante essentielle à la réussite au haut niveau.
Chris Masoe a vu lui ses missions évoluer et s’occupe de la défense.
Patricio Noriega entraîne les avants et plus seulement la mêlée.

Qu’est ce qui a changé, concrètement, pour les joueurs et le staff lors des entraînements ?

Dans un souci de nouveauté, pour essayer de changer les habitudes et sortir nos joueurs de leurs zones de confort, nous avons décidé de faire évoluer la programmation de nos journées d’entraînements.
Les journées sont raccourcies afin d’être productifs sur tout le temps de présence au club en laissant également plus de temps aux joueurs afin de travailler personnellement sur les skills, la technique individuelle et de récupérer au mieux
Nous laissons également du temps libre aux joueurs en famille ce qui nous apparait très important notamment sur l’aspect mental.
Nous avons aussi réorganisé nos espaces de travail, les bureaux ont été modifiées, la salle vidéo a été refaite afin de contribuer à lancer une nouvelle dynamique dès le début de saison.
Pour terminer, notre relation avec l’équipe espoirs a été resserrée, l’ensemble de leur staff est venu avec nous en stage de pré-saison. L’équipe espoirs s’entraine désormais sur les mêmes plages horaires que les pro ce qui devrait faciliter l’intégration des jeunes joueurs avec l’effectif professionnel et accentuer le lien entre les deux équipes.

Quelle est l’identité de jeu du Racing prônée pour la saison à venir ?

Forcement nous n’allons pas tout changer ! On veut évoluer en gardant nos grands principes. La transition dont je parlais précédemment qui a été amorcée l’année dernière nous a amené à développer plus de jeu, avec le recrutement de joueurs de mouvement comme Finn Russell ou Simon Zebo. Nous allons donc tenter de garder cette nouvelle identité tout en restant hyper précis et cohérent sur les phases de conquêtes qui sont essentielles pour la mise en place du rugby de mouvement incarné par nos matchs à Paris La Défense Arena.

Le Racing est l’un des clubs les plus impactés par la Coupe du Monde avec 10 absences, comment le club s’est-il préparé pour cette période de 8 matchs ? Y-a-t-il un objectif précisément fixé sur cette période ?

Il va falloir décliner les objectifs de façon qualitative et quantitative. Bien sûr que nous avons besoin de résultats positifs pour avancer et exister dans ce championnat relevé, les défaites encourageantes ne suffiront pas et encore moins au Racing 92.
Avec l’effectif dont nous disposons nous devons focaliser sur l’attitude, au quotidien comme en match. Elle doit être irréprochable pour nous permettre de tirer le meilleur des joueurs qui composent l’équipe.

La transition dont je parlais précédemment qui a été amorcée l’année dernière nous a amené à développer plus de jeu, avec le recrutement de joueurs de mouvement

Dès la première journée, les Ciel et Blanc se sont inclinés à domicile, comment l’expliquez-vous ? Est-ce que justement cette attitude, ce comportement ont été défaillants contre Bayonne ?

Forcément, avec tout le respect que nous devons à cette équipe de Bayonne, nous ne devons pas perdre ces rencontres-là. Bayonne arrivait chez nous un peu dans l’inconnu tout juste promu de Pro D2 alors que nous disposions de plus d’expérience. Ce fut une réelle désillusion que de perdre ce premier match, encore plus à Paris La Défense Arena. Et si nous avons rectifié le tir la semaine suivante contre Castres, nous ne pouvons plus accepter les trous d’air comme contre Bayonne.

Le mois de septembre va être dense pour le Racing avec les déplacements à Toulouse, Toulon puis la réception de Lyon. Comment le club se prépare-t-il ?

Nous devons travailler énormément, avec beaucoup de rigueur car ce seront des matchs forcement compliqués. Nous allons nous déplacer à Toulouse avec beaucoup d’humilité, on leur doit le respect qu’ils ont obtenu en étant sacré champion de France la saison dernière mais nous devons avoir la fierté de les embêter et se dire qu’on va tout donner dimanche car on n’a pas grand-chose à perdre.
Plus globalement sur cette période il nous mobiliser le talent, l’envie, l’attitude, et un brin de chance en prime…

Vous avez un œil avisé sur toute l’actualité du rugby alors comment voyez-vous cette Coupe du Monde qui s’annonce ?

D’abord je souhaite beaucoup de bonheur et de réussite à notre Equipe de France. Je pense que nous avons besoin d’une équipe de France forte pour avoir un rugby français, un championnat et donc des clubs forts. Notre vitrine doit être performante et donner envie et émotions.
La tâche ne sera évidemment pas facile mais nous avons la capacité en étant Français de créer des exploits et d’être capable du meilleur.
Plus généralement, je pense que ça va être la coupe du Monde la plus disputée de l’histoire. Je vois bien 4/5 équipes candidates à la victoire finale, que ce soit bien-sûr la Nouvelle-Zélande ou les Anglais, l’Afrique du Sud, l’Irlande, l’Australie voire même le Pays de Galles.
C’est très difficile de dire qui sera en demi-finales et ça change complétement des éditions précédentes où nous avions plus de certitude avant la compétition.
Je suis au passage d’accord avec Eddie Jones (entraineur du XV de la Rose) qui disait que le futur champion du monde sera bien le groupe de 31 joueurs le plus efficace et non pas seulement les 15 joueurs qui débuteront les rencontres.
Je pense qu’on va voir du bon spectacle en espérant bien évidemment que la France soit au rendez-vous.
Pour terminer j’aimerais que tous les Racingmen qui représenterons leur nation prennent énormément de plaisir durant cette compétition car ça reste un événement unique à vivre. J’ai eu la chance de participer à deux coupes du monde complètement différentes et j’en garde des souvenirs extrêmement forts. La coupe du Monde, pour un joueur de rugby comme pour un joueur de foot, il n’y a rien de plus fort.

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