Patrice Péron nous a quittés

Nous avons appris la bien triste nouvelle du décès d’un très grand Racingman, Patrice Péron.

Né à Colombes, Patrice n’a eu qu’à traverser la rue pour aller à l’école de rugby du Racing dès les Poussins, il restera Racingman plus de 20 ans dont 10 ans en 1ère, il remportera le titre de Champion de France Reichel en 1970 avant de devenir équipier premier puis capitaine.

Patrice Péron a été un des tout meilleurs troisième ligne aile de sa génération, précurseur des plaquages offensifs (avant on disait destructeurs !) sélectionné 2 fois en Equipe de France lors de la tournée de 1975 en Afrique du Sud après de nombreuses sélections en France B et deux Tests-match contre l’Italie. Sa personnalité affirmée et son caractère parfois abrupt l’ont certainement privé de quelques capes.

Meneur d’hommes né, Patrice était un capitaine emblématique toujours prêt à guerroyer sur tous les terrains. Ses plaquages spectaculaires et parfois cathédrales dont beaucoup se sont souvenus longtemps - Romeu, Genis, même Estève et bien d’autres – déclenchaient instantanément une nette augmentation de la température dans les tribunes des terrains les plus hostiles, Mayol, Aimé Giral, Sapiac …

Prof de gym, Patrice était un vrai éducateur cherchant à transmettre. Bien qu’aux portes de l’Equipe de France il propose avec son frère d’armes Marc Chevalier de tourner en 3^ièmeligne avec le gamin que j’étais pour me donner du temps de jeu ! Qui fait ça ? Aussi généreux sur le terrain qu’en dehors, Patrice imposait le fameux « les étudiants et les militaires (appelés) ne payent pas » ce qui nous permettait d’aller jusqu’au bout de la nuit … pour chanter avec lui ! Sa voix, les chants basques, les vieilles chansons folkloriques du titi parisien qu’il avait été, ont longtemps été le ciment de notre groupe … même après son départ du Racing.

Patrice avait les couleurs Bleu et Blanc au cœur, portait avec fierté et élégance le blazer mais avait toujours l’ironie gouailleuse et impertinente quand ça lui chantait ou qu’un importun se prenait pour ce qu’il n’était pas.

Un vrai Racingman, merci pour tout Mon Capitaine.

Nos plus chaleureuses pensées accompagnent Lucie, ses proches et ses amis.

Ceux qui souhaitent faire un geste peuvent adresser leur don au service Recherche de l’Institut Médical Neurologique de Bordeaux.

Michel ROUYRES